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Vide de l'essence, les sens


Ici règnent les cendres
Humides, amères, des derniers
Brasiers du couchant,
Les ronciers désenchantés
D'où l'on cueille les larmes
Rouges qui luisent sur le Monde,
Eté glacé dont on
Sent le fil, le fer, la fin.


La déraison des fous
Seule rit sans sous
Des horizons tordus
Qui écorchent en copeaux
Les sens des échelles,
Là,
Quand le passé crescent
Recharche ses arrêtes
Infinies.


L'hier, la pureté des airs
Révèle l'incisive beauté de ses dents
Des sourires au fil rouge,
Sanglant des larmes de papillons mauves,
Brise des brisants-de-vie : faux des coeurs
Au couchant des éclats
Mais ceux-là sont mauves, rêve d'Azrael,
Et tempètent les miroirs de la psychée
Sans même cruauté 'squisser
Le plat vague vire et cataracte :
Montrer nos oriflammes nous jette
Comme quelquefois un étrange thé
Morphée l'amer.


L'amer esseule
Sans écueils
Des torrents
D'étoiles
Flouées,
Ricane des
Noyés de
La mer des autres
En bouteille.
Sous-rire
Du vin divin
Des éclats !


Le mal-être en plastique
Qui replie les sens
Pandore d'essence
Mal-dit les maux
Et esseule l'être
Sans doute vit-on des vides.


Luxuriance verte, je suis d'humeur d'hiver, aux
jours rougis des automnes, là où l'air est pur, clair,
en éclats amers, comme une bouchée de fer. Peut-
être a-t-on faim d'ailleurs, ou d'hier.
Seule Printemps lâche
Et pare ses saules de sel du coin des yeux.


La noyade

Quand l'air nu fige les sens,
Des larmes coulent, avalent,
Dans la petite mort
Qui fleurit ses rameaux de larmes d'argent
L'arôme doré de
La terre émaillée
Pour ouvrir, aiguë,
La plaie que, nette,
Sanglante, la flamme de l'oeil
Transperce comme
Une glace.


Là-haut, loin des eaux qui froissent,
Gisent les os, les jours et les vers,
Etres vils, nus, plein de soi,
Des abîmes, des fins,
Tressant avec les lys des hiers
Avec la senteur des atroce des aurores
Le reflet aigu de l'absence.
Pour quelles fleurs sont ces pleurs ?
Pour quels près, ces longues plaies ?
N'en voit-on que la forme ?
Quel sens prennent les cendres ?
Du sel.
Le fil. Le fil. Le fil tisse
C'est une boucle, une sépale
De Lune : la Selene ligne
Déploie le vide, étale
L'infinité du fond sous
Des cieux que fendent
Les dents du rire…



δ Retronaut

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